dimanche 12 juin 2016

Le phénomène de la toxicomanie chez les enfants des rues dans l’aire du Champ de Mars après le séisme du 12 Janvier 2012 : au regard de la profession du Travail Social.


I-Plan
II-Idée générale sur la question de la toxicomanie
a)      Définition de la toxicomanie
a.1 Selon OMS
a.2 Selon le dictionnaire Larousse médical
a. 3 Selon le Vulgaris Médical
b)      Apparition de la toxicomanie en Haïti
c)      La toxicomanie et enfant des rues avant le séisme du 12 Janvier 2010
d)     Evolution du phénomène de la toxicomanie chez les enfants des rues après le séisme du 12 Janvier 2010
III- A- le facteur comportemental  des toxicomanes (enfants des rues)
a)      La toxicomanie comme facteur de plaisir chez les enfants des rues
b)      La toxicomanie comme facteur de violence dans l’aire du champ de Mars
c)      La toxicomanie comme facteur de la délinquance juvénile dans l’aire du Champ de Mars.
      B- Les facteurs de risques face aux toxicomanes chez les enfants de rues
IV-Rôle de l’état haïtien dans le cadre de la protection de l’enfant
V-  Politique sociale et stratégique de l’état haïtien face à la montée de la toxicomanie chez les enfants de rues.
VI- Prise en charge des enfants des rues par les Travailleurs Sociaux haïtiens
Conclusion
Bibliographie





I-                   Introduction
Cannabis, cocaïne, héroïne, haschich, crack, alcool, ecstasy, marijuana et opium sont entre autres les principaux produits psychoactives utilisés par les spécialistes de la médecine dans le cadre de la fabrication de certains médicaments et le traitement de certaines maladies. Ces produits sont également utilisées par d’autres individus qu’on appelle ‘’toxicomane’’.  Et la toxicomanie, l’action de consommation, constitue un phénomène très probant dans le monde particulièrement dans les pays dites sous développés notamment Haïti qui souvent sert de pays de transites pour le trafic de stupéfiant selon Youri Latortue[1].  L’utilisation des produits licites ou illicites constituent pour certains un moyen d’affronter les conditions matérielles d’existence et de calmer les tensions provoquées par l’état de vulnérabilité et d’inadaptation psychologique. D’autres croient que ces produits peuvent être utilisés pour le plaisir et comme un style de  vie si l’on croit Dollars Cormier[2]
Comme nous l’avons souligné ci-dessus, Le phénomène de la toxicomanie devient un fléau touchant toutes les catégories de la vie haïtienne. Parmi ces catégories, nous avons  retenus les enfants des rues qui utilisent les produits toxiques de manière abusive surtout après le séisme du 12 janvier 2010. Ainsi, nous avons constaté une augmentation du nombre des enfants de rues qui vivent à Port- au- Prince,  particulièrement dans l’aire du champ de mars, se livrent à la consommation abusive  de ces produits toxiques.  La majorité de ces enfants des rues vivent en petit groupe, ils consomment ces psychotropes sous l’influence d’un leader ou par curiosité.  Par ailleurs, la consommation abusive et répétée de ces produits toxiques entraîne la délinquance juvénile et les  rendent pour la plupart  agressifs, violents et dépendants de leur milieu. Ce qui constitue une source d’insécurité dans l’aire du champ de Mars.  Ainsi, la toxicomanie comme consommation outrancière ou additive de l'alcool et/ou d'autres stupéfiants  ne fait-elle pas bon ménage de certains crimes de droit commun, voire même responsable de tant de maladies et d'accidents mortels de partout chez les enfants des rues?
Ces enfants des rues sont traversés par des sentiments  d’infériorité, ce qui favorise chez eux une tendance à la dépression. C’est ainsi que jean Bergeret déclare que : « le produit toxique est considéré par l’individu qui se sent isolé comme un support de communauté et de communication ; c’est aussi une façon de clamer l’angoisse et la demande… 2».Cependant, il faut dire que la surconsommation de ces substances peuvent: « présenter diverses perturbations de leur santé physique, des altérations de leur santé mentale et des difficultés de leur comportement. » Alors, la toxicomanie n'encourage-t-elle pas l’insécurité dans l’aire du Champ de Mars ? Constatant la montée du phénomène des enfants de rues, on peut se demander si  la séparation de la famille et la responsabilité parentale ne constituent-elle pas la montée du phénomène et des enfants de rues et de la toxicomanie ?

          Dans le cadre de ce travail, Nous aurons à regarder l’aggravation de la toxicomanie, les définitions, les différentes théories liées à la toxicomanie et la non prise en charge des enfants des rues et le rôle des Travailleurs Sociaux haïtiens en tant que professionnel œuvrant dans le domaine de la prise en charge et de l’aide auprès des individus, des groupes et des communautés en situation difficile. Et la responsabilité de l’Etat haïtien face à ce problème factuel et de principe.


 II-Idée générale sur la question de la toxicomanie
      Définition de la toxicomanie
                 Etant un concept polysémique, la toxicomanie a fait l’objet d’une multitude de définition suivant les écoles de pensées ou les différents courants. De toutes les définitions, nous adoptons celles  de l Organisation Mondial de la Santé (OMS),  du dictionnaire la rousse médical, le vulgaris médical  et de Dollard Cormier
Selon l’organisation mondial de la Santé qui est un organisme subsidiaire de l’organisation des  nations-unies (O.N.U). La toxicomanie se définit comme étant :  
                  « .… un état d’intoxication périodique ou chronique engendré  par la consommation répétée d’une drogue naturelle ou synthétique. Ses caractéristiques, énoncées  en 1952, et reprises par Francis cabarello et Yann bisiou comme étant : un irrépressible désir ou un besoin de continuer à consommer de la drogue et de se la procurer par tous les moyens ; une tendance à augmenter les doses; une dépendance psychique et généralement physique à l’égard des effets de la drogue et des effets nuisibles à l’individu et à la société ».
Selon le dictionnaire Larousse médical[3], la toxicomanie se manifeste par un besoin incoercible de consommer certaines substances (drogues), recherchées pour leurs effets euphorisants (cannabis, cocaïne, opium), enivrants (alcool, voir alcoolisme), excitants (tabac, amphétamines) ou hallucinogènes (mescaline). Ainsi la notion de toxicomanie ne se limite pas à l'usage de produits illicite.
Selon le Vulgaris Médical[4], la toxicomanie est l'utilisation de substances qualifiées de psychotropes (action sur le psychisme au sens large) susceptibles d’entraîner un phénomène de tolérance (tolérer ce que l’organisme devrait rejeter) et d’accoutumance. L’accoutumance est un phénomène qui s’installe progressivement dans l’organisme, et se traduit par la nécessité d’augmenter les doses de la drogue que le toxicomane consomme, pour en obtenir l’effet habituel
Selon Dollard Cormier, la toxicomanie se renvoie à un style de vie de ceux qui trouvent dans des situations ou des maux de la vie. Ils cherchent une dépendance psychologique, physiologique et économique.

b)  Apparition de la toxicomanie en Haïti
Comme les autres pays du monde et de la Caraïbe, le phénomène de la toxicomanie qui se renvoie a la consommation des drogues n’a pas épargné Haïti qui sert, selon Youri Latortue[5], de pays transit important et de stockage pour les trafiquants de drogue compte tenu de la faiblesse de nos institutions. Dans les années 80, la consommation était occasionnelle ainsi que le trafic de drogues via le monopole de quelques hauts gradés de l’armée.  Et La drogue est devenue un véritable fait de société et cela de façon d’autant plus pernicieuse que de nombreux tabous existent toujours. De ce fait, Haïti devient la proie de toute une série de facteurs conditionnant une constante de la délinquance au sein de ses structures sociales : le manque de centre de prévention; le manque de personnel formé en toxicomanie; le manque de structures d’accueil pour les enfants défavorisés qui habitent les rues et le taux élevé de chômage.
      la toxicomanie et enfant des rues avant le séisme du 12 Janvier 2010
Suivant une étude réalisée entre Juin et Novembre 2000 par Institut Haïtien de l’Enfance (IHE) et l’Association pour la Prévention de l’alcoolisme et l’Accoutumance  Chimiques (APAAC) portant sur une le domaine de la prise en charge des toxicomanes, le nombre de personne affecté par ce fléau est majoritairement des jeunes allant de 11 à 20 ans et plus. Cette même étude réalisée sur sept cent soixante huit (778) enfants nous fait savoir que la situation des toxicomanes s’était aggravée. Selon cette même étude, Les enfants des rues commencent à utiliser la marijuana et les tranquillisant entre 11 ans et 13 ans pour les garçons. Pour les filles, la marijuana et les cigarettes font l’objet des produits d’initiation. Ainsi selon l’enquête menée de juin à novembre 2000, 88,1% des jeunes des deux groupes combinés pensent que les drogues causent des dommages importants au cerveau et entravent l’apprentissage scolaire. De même, 47.9% des enquêtés des deux groupes croient que les drogues causent des dommages au cœur.  Cependant la situation devient plus criante après le séisme du 12 janvier 2010 en raison de la disparition des parents de certains enfants laisses aux aboies et l’irresponsabilité des autorités locaux et étatiques.

     Evolution du phénomène de la toxicomanie chez les enfants des rues après le séisme du 12 Janvier 2010
L’extension du phénomène de la  toxicomanie qui ne peut être considère comme flambée passagère, se fait de plus en plus visible car le monde des toxicomanes n’est plus limite a une certaine classe socioculturelle. Suivant une enquête réalisée, dans le cadre de ce travail, les enfants des rues sont devenues en plus en plus nombreux suite au séisme dévastateur du 12 janvier qui a tout ravagée. Beaucoup de familles pauvres se sont encore plus appauvries après ce tremblement de terre et les enfants ont fui les régions rurales en vue de recourir à ces besoins. Certains de ces enfants ont été abandonnés par leurs familles qui n’étaient plus capables de s’en occuper. Suivant le témoignage d’un ancien enfant de rues qui nous « Se aprè tranbleman tè ke nèg sa yo  vinn nan lari epi yo panse yo ka banm presyon epi yo anpeche m fimen. Pat gen tout neg sa yo nan lari a non blod ». Nous avons compris que le  tremblement de terre a augmenter la quantité d’enfants se trouvant dans la rue.
III- A. le facteur comportemental  des enfants des rues
a)      La toxicomanie comme facteur de plaisir chez les enfants des rues
Contrairement à Dollrad Cormier[6] qui croit que la toxicomanie est un style de vie, l’utilisation ou la consommation des produits illicites ou licites constituent pour les enfants des rues une source de plaisir et de jouissance avec leurs camarades. Sur sept (7) enfants questionnés, cinq (5) déclarent avoir consommés la cigarette, la marijuana et le ciment à partir et sous l’influence des autres camarades se trouvant dans l’aire du champ de mars et a Delmas.. D’autres utilisent ces produits comme ce que les psychanalyses appellent le principe de plaisir en recherchant la satisfaction immédiate et total et en oubliant leur situation.
b)     La toxicomanie comme facteur de violence dans l’aire du champ de Mars
En créant une situation de dépendance chez les consommateurs des produits psychotropes, le phénomène de la toxicomanie chez les enfants de rues peut déboucher sur des actes de violence et de sabotage. Selon une étude réalisée par l’organisation des Nations Unis en 2005, les actes de violence enregistrés dans la commune de cite soleil et dans d’autres quartiers du pays sont commis majoritairement par des enfants de rues. Et beaucoup plus la toxicomanie, le problème de la violence est devenu un problème d'universalité sociale et politique dans le pays particulièrement dans l’aire du champ de Mars. En ce sens,  la toxicomanie peut être considérée comme dépendant de la violence vécue dans des actes limités de nature purement violente c’est –à-dire la toxicomanie est la variable dépendante et la violence, variable indépendante

c)      La toxicomanie comme facteur de la délinquance juvénile dans l’aire du Champ de Mars.
La délinquance juvénile, selon le rapport de l’ONU sur la jeunesse en 2005, désigne différentes violations des normes juridiques et sociales commises par des mineurs, des infractions mineures aux infractions graves. Les enfants de rues commettent des actes illicites et tombent dans la délinquance, la toxicomanie ou la violence a l’égard d’autrui car de nombres personnes sont victimes des actes de vandalismes au sein du champ de Mars. Suivant ce même rapport, la toxicomanie est souvent la cause principale de la délinquance juvénile à un niveau de 30 %. Et la délinquance est en grande partie un phénomène de groupe. La majorité des infractions commises par des mineurs dans l’aire du champ de Mars a fait l‘objet d’un phénomène de groupe et ces mineurs adoptent le  comportement du groupe. Voila ce qui fait de la toxicomanie un facteur de la délinquance juvénile  dans l’aire du champ de mars.
 B- Les facteurs de risques face aux toxicomanes chez les enfants des rues
De nombreux facteur de risques sont liés aux toxicomanes (enfants de rues). Nous avons des facteurs comme individuel, social, familial et environnemental. Le facteur individuel recouvre la vulnérabilité, la détresse psychologique et la faible valorisation de sa personne et de sa vie. Sans oublier également la manque de d’information sur les drogues. le facteur familial pour sa part, se réfère aux mauvaises relations familiale, absence de soutien et de valorisation. le facteur social consiste en une exclusion sociale et stigmatisation la dépendance vis-à-vis d’un groupe. et enfin le facteur environnemental renvoie a l‘accessibilité de la drogue et a la consommation de ces drogues au sein du groupe de pairs
IV-Rôle de l’état haïtien au regard de l’accord signe par Haïti sur la protection de l’enfant
Etant un pays qui ne fonctionne pas en autarcie, Haïti a signé et ratifié la convention relative à la protection de l’enfance. cette convention fait  injonction à l’Etat  haïtien d’assumer ses responsabilités envers ces enfants qui paraient vulnérables .Ainsi, nous avons pu relever deux articles de cette convention qui traduisent les obligations de l’état en rapport aux droits de l’enfance, et  qui   peuvent nous éclairer là-dessus .Tout d’abord, l ’article27.2 stipule que : «  les états parties doivent adopter des mesures appropriées ,compte tenu des conditions nationales et dans la mesure de leur moyen pour aider les parents et autre personne ayant a la  charge de l’enfant à mettre en œuvre ce droit et offrent, en cas de besoin ,une assistance matérielle et des programmes d’appui, notamment en ce qui concerne l’alimentation, le  vêtement et le logement[7]. » et plus loin ,l’article33.1 mentionne  que :
 «  les états parties doivent prendre toutes les mesures appropriées y compris des mesures législatives ,administratives, sociales et éducatives pour protéger les enfants contre l’usage illicite de stupéfiant et de substances psychotropes tels les définissent les conventions internationales pertinentes et pour empêcher que les enfants soient utilisés pour la production et le trafic illicite de ces substances>>
Ensuite, « le Ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (M.E.N.F.P), de son côté est garant de l’éducation préscolaire, fondamentale, secondaire, technique et professionnelle de la population. Il a pour rôle d’éduquer les jeunes sur les dangers de la drogue en  intégrant cette problématique dans le curriculum Scolaire et faciliter la campagne de prévention dans le secteur éducatif.[8] »Par ailleurs, il faut mentionner que « le Ministère des Affaires Sociales et du Travail (MAST) a pour fonction favoriser la réinsertion sociale ,particulièrement les jeunes en situation difficile.11 »Et enfin nous avons « le Ministère de la jeunesse des sports et de l’action civique (M.J.S.A.C.) qui est un acteur important dans la prévention puisque le sport et les activités sociales tels la dance ,le théâtre, la  musique restent les principales alternatives à la drogue qu’on puisse offrir à la jeunesse.[9]»
V-  Politique sociale et stratégique de l’état haïtien face à l’aggravation de la toxicomanie chez les enfants de rues.
Dans le but de lutter contre la drogue et la toxicomanie, l’Etat haïtien a créé une commission nationale de lutte contre la drogue (C.O.N.A.L.D) le 31 MAI 2001. Cette commission a de nombreuses taches, et parmi lesquelles nous pouvons citer celle qui est là pour « … procéder à la formation des professionnels devant intervenir dans  la prise en charge de la toxicomanie[10]» .En ce sens, l’Etat  haïtien par le biais de la C.O.N.A.L.D et ses partenaires ont pu mettre sur pied un programme de traitement, de réhabilitation et de réinsertion  .Selon la C.O.N.A.L.D,
« L’Etat ne disposait pas jusqu’en 2009 de centre de traitement, mais grâce au partenariat de la C.O.N.A.L.D et des projets de Treatnet2 et K32 de l’O.N.U.D.C, deux entités de prise en charge des toxicomanes verront le jour au début de l’année 2011 et seront logées au centre psychiatrique Mars et Kline et à l’hôpital défilé de Beudet. Ces unités fonctionnent en ambulatoire et en résidentielle permettront à un bon nombre assez élevé de toxicomanes de trouver les soins adéquates[11]. »
Dans l’optique de résoudre le problème de la toxicomanie « …à travers la C.O.N.A.L.D, l’État haïtien a pour but de réduire considérablement les impacts de l’offre et de la demande de la drogue et d’améliorer la qualité de vie des haïtiens au sein d’une société exempte de méfaits liées à l’alcool et aux drogues et substances illicites[12]. »
           Vu le danger que représente les produits toxiques pour ses consommateurs, ainsi : «  dans le cadre d’une détection de consommation  précoce, quelques organismes font un travail d’encadrement d’enfants et des rues. Ces efforts bien qu’encore timidement ont été réalisés au niveau de la prévention primaire[13]… ».En plus  de cela, « … certains organismes sociaux communautaires qui œuvrent dans le domaine du VIH/sida commencent à s’associer dans leur campagnes de sensibilisation, le volet de l’abus des drogues qui peut être considéré comme l’un des facteurs de transmission du virus[14]. » D’autres organismes publics jouent leur partition dans la lutte contre la toxicomanie. A titre d’exemple nous avons: « le Ministère de la santé publique pour sa part a le rôle de définir la politique du gouvernement en matière de santé mentale ,d’engager les professionnels devant travailler dans les unités de prise en charge des toxicomanies et enfin de doter ces unités des moyens nécessaires à leur bon fonctionnement.[15] »

VI- Prise en charge de l’enfant des rues en situation de toxicomanie par les Travailleurs Sociaux
La situation des enfants de rues soufrant de la toxicomanie dans l’aire du champ de Mars interpelle l’intervention des Travailleurs sociaux haïtiens qui, dans le cadre de son objet d’étude sur la protection de l’enfance, cherche à aider les enfants en difficulté.  Normalement, ces enfants de rues devraient être dans un centre d’hébergement ou leur situation serait prise en charge par les travailleurs sociaux, ces enfants devraient être également a l’école pour qu’ils soient éduqués intellectuellement et mieux encadrés socialement afin de garantir leur avenir dans la société. En plus de cela, nous savons que les parents de ces enfants de rues sont incapable de prendre leurs responsabilités parentales à l’ égard des leurs, car les moyens économiques les font défaut. De fait, le séisme du 12 janvier 2010 nous a montré la responsabilité des travailleurs sociaux dans l’aggravation de la toxicomanie chez les enfants des rues dans l’aire du champ de Mars. A cet effet, les travailleurs sociaux, se trouvant dans un centre de soins pour les toxicomanes, doivent utiliser des interventions sociales a différents niveaux comme la santé en vue d’une désintoxication, prévention et droits sociaux.

Conclusion
Etant un problème crucial dans le monde plus particulièrement en Haïti, la problématique de la toxicomanie chez les enfants de rues dans l’aire du champ de Mars constitue un phénomène majeur à résoudre dans le pays notamment au sein du Champ de Mars car elle engendre la délinquance juvénile, la violence et la criminalité à tous les secteurs de la population. Il ne suffit pas de reconnaître la gravité que constitue l’accroissement très rapide et alarmant que prend la toxicomanie chez les enfants des rues dans l’aire  du champ de Mars et de considérer ce problème comme étant socialement tragique et moralement dangereux. Il faut que les travailleurs sociaux apportent leur aide auprès de ces catégories d’enfants dans le cadre de leur prise en charge. Et l’Etat haïtien de son coté doit adopter des stratégies combinant la prévention, les interventions et la répression en vue de pallier à ce problème factuel et de principe chez les enfants des rues.   






Bibliographie

BERGERET, Jean. Toxicomanie et Personnalité. 5eme édition, Presses Universitaire de France, Paris, 1996, p 3-127
BERGERET, Jean. La toxicomanie et ses environnements, rapport INSERM, Paris, PUF, 1980, 230 p.
BERTILUS, Berta, Etude des rapports existant entre la toxicomanie et les troubles émotionnels chez les adolescents des rues de 13 a 16 ans. Mémoire de licence soutenu a la faculté des sciences Humaines de l’Université d’Etat d’Haïti. Sous la direction du  professeur Edwige MILIEN, P-au-P, Juillet 1999.
CHAMI, Maya, Toxicomanies et interventions sociales, Ed ESF, Paris, 1987
CORMIER, Dollard. Toxicomanies : Style de vie, ed. Gaëtan Morin, Québec, 1984
CORMIER, D. et PREVOST, M. Le traitement psychologique de la toxicomanie et son évaluation. Sainte Geneviève de Pierrefonds : Domremy-Montréal. Document inédit, 1982.
FRANCOIS, Davidson, Les jeunes et les drogues permis et interdites. Genèse et évolution de la toxicomanie, INSERM, PUF, Paris, 1977.
 GIRARD, René, Pourquoi la violence. In : violences, victimes et vengeances. L’Harmattan, Paris, 2000, p 13-30
HYPPOLITE, E. Y. Lya. Problématique de la prévention de l’abus des drogues, proposition d’une politique nationale de prévention et travail Social en Haïti. Mémoire de licence en travail Social soutenu a la Faculté des Sciences Humaines de l’Université d’Etat d’Haïti, Port-au-Prince, Haïti, sous la direction du professeur Guy DALLEMAND. Février, 2009
JAUFFRET-ROUSIDE, MARIE les drogues –Approche sociologique, économique et politique, la documentation Française, Paris, 2004

LATORTURE, Youri. Problématique de la drogue en Haïti, les imprimeurs II Port-au-Prince, Haïti, 2005

LEGAGNEUR. Fedia. Profil familial d’un groupe de toxicomanes Haïtiens fréquentant l’APAAC. Mémoire de licence soutenu a la faculté des Sciences Humaines de l’Université d’Etat d’Haïti, Port-au-Prince, Haïti, sous la direction du professeur Régine Tardieu BERTHEAU, 1998.

La vente de l'alcool aux mineurs Le Nouvelliste | Publié le : 2012-04-03 par Docteur Harry-Hans François.

C.O.N.A.L.D, Stratégie Nationale de lutte contre la drogue (2010-2015), décembre 2010, p 28
Relative aux droits de l’enfance http//www.d Fa e.admin.ch/gouv.Fr/…/droits…/droits.de l’enfance.




[1] La problématique de la drogue en Haïti, Youri Latortue, les Imprimeurs II, Port-au-Prince, Haïti, 2005
2 Toxicomanie et Personnalité, Jean Bergeret, collection Que sais-je, Presses Universitaire de France Paris, 1982.

[3] Dictionnaire Larousse médical page  303
[4] www.vulgaris-medical.com
[5] Problématique de la drogue en Haïti, Youri Latortue, les imprimeurs II Port-au-Prince, Haïti, 2005.
[6] Toxicomanies : style de vie, Dollard Cormier, Gaétan Morin, Québec, 1956.
[7] Relative aux droits de l’enfance http//www.d Fa e.admin.ch/gouv.Fr/…/droits…/droits.de l’enf…

[8] Op.it, p 28
[9] Op.cit p 29
[10] C.O.N.A.L.D, Stratégie Nationale de lutte contre la drogue (2010-2015), décembre 2010 , p 32

[11] Op.cit, p 33
[12] Op.cit p 48
[13] Op.cit p 42
[14] Op.cit p 43
[15] . C.O.N.A.L.D, Stratégie Nationale de lutte contre la drogue (2010-2015), décembre 2010, p

vendredi 22 mars 2013

APPROCHE HISTORIQUE ET SOCIOLOGIQUE DU TRAVAIL SOCIAL


Il a fallut attendre le début du 20ème siècle pour que le travail social se professionnalise. Très longtemps, le social est resté le domaine réservé des bonnes œuvres et des religieux. C’est dans le domaine de la rééducation des personnes handicapées que commence la profession sociale. Les moments clés qui balisent la professionnalisation de la profession :

1850 : première réglementation sur l’éducation et le patronage des jeunes détenus à l’initiative du ministère de l’intérieur. C’est le contexte de réaction à la Révolution de 1848,
1880… : pour se démarquer de l’Eglise, deux bourgeois (philanthropes) participent à la création de sauvetages qui étaient des protections de l’enfance. Parallèlement, les syndicats de la période de la révolution industrielle s’organisent en coopérative afin d’aider les familles ouvrières nécessiteuses. L’action sociale se présente aussi comme une éducation morale portée par les patrons et les médecins hygiénistes,
1889 : au nom de la protection de l’enfance maltraitée et moralement abandonnée, l’Etat créé la loi sur la déchéance des droits de puissance paternelle,
1898 : loi de répression commise par ou sur des enfants. Elle stipule que le juge peut confier l’enfant à la famille, à une œuvre charitable. Fin de 19ème siècle, les assistantes sociales interviennent dans les familles pour conjurer les problèmes d’alcoolisme, de syphilis, etc.,
1909 : organisation des premières classes de perfectionnement et des commissions médico-pédagogiques, en parallèle avec les premières mesures de justice (premiers tribunaux pour enfants en 1912),

Les lois au début de la 3ème République sont inséparables des objectifs d’ordre social après la Commune de Paris (lire Jules Vallès).

1910/20 : ces années vont consacrées les ministères de l’instruction publique et de la justice (l’éducation morale et la répression),
1935/36 : décrets et lois qui organisent l’assistance éducative et qui dépénalisent le vagabondage au profit du placement rééducatif. Les enfants sont considérés comme inassimilables,
1940… : le régime de Vichy fait l’objet d’une prise en charge structurée, cohérente et opérationnelle de sauvetage des enfants dévolue à une association régionale de sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence (plan de 1942) :

1. un régime totalitaire se doit d’éduquer sa jeunesse,
2. la loi du 27 juillet 1942 affirme le principe de rééducation par opposition à la répression, à la condition de maintenir les fonctions de contrôle social et de répression. Les centres d’accueil et les pénitenciers font l’objet d’observation et de triage des jeunes.

1942 : dès le mois d’avril, la France passe de Pétain (Vichy nationaliste) au régime de Laval (Vichy fasciste) qui perdurera jusqu’au printemps 1944. Cela se traduit par la constitution d’équipe régionale de l’enfance déficiente et en danger moral : ces équipes sont composées d’un magistrat, d’un médecin, d’un fonctionnaire de l’Etat (pas de représentant de l’2ducation National coupable d’action déloyale et dangereux) et d’un pasteur car l’embrigadement des jeunes se faisait par les Relais, qui sont des structures protestantes avec un rôle répressif et éducatif. Mais c’est aussi à partir de ces relais que vont naître les premières mesures d’éducation spéciale. Sous Vichy, les experts de l’enfance répondent à une double efficacité :

1. institutionnelle : disponibilité de nouveaux chefs orientés par toute une politique d’encadrement social et culturel (ex : scouts),
2. technique et pratique : le régime fixe les conditions générales du dépistage de la classification et de la rééducation des enfants inadaptés.

cf. M. Chauvière « Enfance inadaptée : l’héritage de Vichy »

C’est dans ce contexte curieux que ces dispositifs préfigurent l’ordonnance de 1945 qui institue une direction de l’éducation surveillée, spécialise les juges pour enfants et pose le principe de l’irresponsabilité pénale du mineur. Elle manifeste clairement le législateur pour des mesures de rééducation,
1945/1958 : création d’Emmaüs en 1953, puis des I.M.P. et I.M.Pro. en 1957 et de l’A.E.M.O. en 1958. L’assistance publique se transforme en aide sociale,
1958 : ordonnance du 23 décembre sur la protection des mineurs et l’assistance éducative. Elle modifie l’article 375 du code civil. La Libération facilite l’importante disjonction entre l’éducation surveillée (la justice) et l’éducation spécialisée (la santé),

Leçons du régime de Vichy :

Dans les années 1940, paradoxalement :

a. La délinquance entre difficilement dans le cadre de l’inadaptation,
b. Les pupilles de l’Etat sont parqués dans les foyers de l’enfance,
c. Cette période est un moment de déséquilibrage/rééquilibrage entre le privé et le public (sous Vichy on dénigre les instituteurs au profit des bénévoles). Il s’agit de restaurer des valeurs familialistes et ruralistes.

Cette période a permis de faire émerger trois modèles :

a. L’éducateur technicien de l’observation : il assure la quotidienneté familialiste des enfants et les observe scientifiquement. C’est aussi l’auxiliaire subordonné du psychiatre et du juge pour enfant,
b. L’éducateur de l’éducation sublimée : dérivé du scoutisme laïque, il préside à la moralisation au travers d’activité de groupe. Avec une nécessité de l’accrochage affectif et un charisme naturel,
c. L’éducateur de l’éducation consacrée : il a pour vocation de se consacrer à l’autre. L’amour de l’enfant est à la fois sa raison d’être et le meilleur moyen de l’éduquer.

La professionnalisation est l’émanation d’un processus non linéaire. C’est le produit instable de rapport de force et d’influence. Les figures pionnières de l’éducation pèsent contradictoirement sur l’unification d’une figure professionnelle, au moins sur deux points :

L’encrage vocationnel d’une part, qui constitue un point de résistance à la technicisation du métier,
L’encrage bénévole d’autre part, le don de soi qui offre et renforce la vocation et s’oppose aux professions salariales.

La Libération consacre le retour d’un Etat social. Cela se traduit par un premier plan (1947 – 1953) qui est un compromis entre le pouvoir politique et économique. Ces grandes réformes aboutissent à la codification du droit à l’aide sociale. Création des Bureaux d’Aide Sociale (B.A.S.) devenus C.C.A.S. depuis 1983, ordonnance de 1945.
Le quatrième plan (début ’60), véritable stratégie sociale, où le plan de modernisation et d’équité devient le plan de développement économique et social et s’inscrit dans un gaullisme triomphant qui affirme la suprématie du politique sur les mécanismes aveugles de l’économie. Ce plan s’inscrit dans une accélération de la croissance industrielle productive.
Ce modèle est différent du modèle américain : un mode de vie plus solidaire par la promotion d’équipements collectifs (ex : M.J.C.). En dépit de cette volonté de promotion d’équipements collectifs, ces plans montrent que le secteur social est encore subordonné au puissant secteur sanitaire.
A la fin des années 60, les principaux lieux d’intégration professionnelle sont les M.J.C., les 1000 clubs, les foyers des jeunes, les foyers ruraux, les centres sociaux… l’entrée massive des éducateurs dans le secteur social est précédée de la naissance des Centres Techniques Nationaux d’Etudes et de Recherches sur le Handicap et les Inadaptations (C.T.N.E.R.H.I.). Naissance de la Convention Collective de 1966.
Ces années 60 ne sont pas affranchies de tensions multiples : l’urbanisation massive et rapide laissent des groupes importants de sans parole sur le marché politique. D’autre part, la montée des classes moyennes se traduit par des demandes nouvelles tant dans le domaine socio-culturel que dans celui des personnes âgées et par conséquent, ébranlent la structure traditionnelle des services collectifs. Les systèmes de secours, les hospices paraissent de moins en moins adaptés. Dans le domaine de la maladie mentale, les nouvelles exigences se traduisent par le refus de l’isolement asilaire qui cesse d’être le principe thérapeutique premier. Il s’agit d’aider les individus à survivre dans leur milieu : c’est la sectorisation psychiatrique (effective 25 ans après) et hospitalière gouvernée par une logique financière. 1968 est passée par là.

cf. Zarifian « Les jardiniers de la folie »

On est confronté à une France pauvre dans une économie de croissance rapide : les dépenses d’aide sociale vont se multiplier, de même que le nombre d’enfants retirés de leur famille et placés en institution au moment où les professionnels vont remettre en cause la pertinence des pratiques qui étaient plus favorables à une action plus globale qui maintiendrait les enfants inadaptés dans leur milieu de vie.
Il y a une véritable volonté qui conduit les professionnels à sortir de leur cloisonnement rigide des prises en charge et de la fragmentation marquée des bureaucraties sociales. Pour entrer dans la prise en charge, il faut entrer dans la classification, les termes et les normes attendus (ex : débiles, débiles légers…) de cette bureaucratie. Tel type de catégorisation correspondait à la distinction des compétences et des territoires exclusifs (ex : un enfant est ou bien psychotique ou bien débile).





1960

Sectorisation psychiatrique

1962

Rapport Laroque : prolonger la participation active des personnes âgées dans la vie sociale,


1967

Rapport Bloch / Laine : affirmer le droit des handicapés à vivre au milieu de leurs concitoyens,


1971

Rapport Dupont / Fauville : proposer un ensemble de mesures qui transforme l’A.S.E. d’un modèle de placement des enfants en un système d’aides multiformes (A.E.M.O., allocations mensuelles…) aux parents,


1980

Rapport Bianco / Lamy : préconiser le maintient de l’enfant dans son milieu.


Le travail social aujourd’hui :

Premier constat : le travail social est un monde protéiforme. Les pratiques sociales sont diverses. Les éducateurs, les assistantes sociales et les animateurs sont des travailleurs sociaux.
Deuxième constat : les pratiques ne sont pas toujours bien repérables. Points névralgiques de désaccord entre les politiques sociales, les collectivités et les travailleurs sociaux. D’où une demande d’évaluation des premiers envers les seconds.

Le contexte à partir des années 80 :

1. une crise de l’emploi : officiellement aujourd’hui 10 % de chômeurs, réellement environ 20 % de situations précaires,
2. de plus en plus de personnes basculent dans la précarité, l’exclusion. Ces facteurs redessinent les champs d’action de l’intervention sociale,
3. la flexibilité, l’employabilité (indicateurs objectifs, qualification, expérience professionnelle, motivation…) et la précarisation du travail.

Autres indicateurs d’évolution des modèles familiaux :

le contexte dans lequel le divorce, la séparation apparaissent peut-être comme des facteurs aggravants,
les filiations biologiques, généalogiques et éducatives sont déconstruites par un contexte économique, politique et social en crise : c’est la désaffiliation,
les éducateurs doivent se décentrer de leurs représentations des modèles familiaux.

L’évolution démographique : c’est une conjugaison de la baisse de la natalité et de la fécondité avec l’augmentation de la durée de vie → vieillissement de la population → transformation du travail social.
Les contraintes budgétaires : les prestations de sécurité sociale sont de plus en plus limitées dans leurs montants et leurs durées. L’aide sociale ne dispose pas toujours de moyens suffisants pour compenser cette perte.
Aujourd’hui le modèle légitime de l’intervention professionnelle (l’A.S.E.) est en crise. Dans les circonscriptions de l’action sociale, dans les années 80, les assistantes sociales sont confrontées à la montée en puissance du chômage. Jusque là, leur travail reposé sur le « case work » ou aide psychologique en milieu familial : elles sont devenues des prestataires de services comme des guichetières du social. Une partie des assistantes sociales sont très malheureuses à l’idée de proposer une mesure pour corriger les difficultés personnelles (aide financière renouvelable à visée éducative) à des gens qui sont simplement atteint par un phénomène structurel comme la montée du chômage.
Les arrêtés de 1972 définissent un cadre d’intervention et une éthique des services de prévention spécialisée :

1. respect de l’anonymat,
2. libre adhésion,
3. non institutionnalisation,
4. non mandat.

Le rapport Bonnemaison de 1982/85 met en place une réflexion collective, pour la première fois de façon institutionnalisée. Les acteurs sociaux qui jusque là s’ignoraient, s’organisent de manière collégiale (Responsable d’Unité Territoriale – R.U.T. ; P.J.J. ; procureur ; commissariat ; mairie ; C.C.A.S. ; associations…). Ce rapport créé les Conseils Communaux de Prévention de la Délinquance  (C.C.P.D.) et les C.D.P.D. c’est la mise en place de la décentralisation conjuguée avec le contexte économique qui bouleversent le travail social et notamment les pratiques des équipes de prévention.
Naissance sous Mitterrand 1 des Entreprises Intermédiaires (E.I.) qui ont pour objet d’insérer des jeunes de plus en plus éloignés du monde du travail. Elles étaient à l’initiative des éducateurs et sont éloignées des logiques productivistes et axent leur travail sur l’éducatif : apprendre à se lever le matin, améliorer ses rapports avec les autres… Apprentissage et travail des métiers artisanaux.

1. difficultés liées à l’entrée en concurrence avec les acteurs locaux,
2. financées au départ, les E.I. devaient s’autosuffir,
3. disparité entre celles qui s’orientaient vers des logiques de production et celles qui drainaient un public plus éloigné du monde du travail que les autres.

Le futur designe de IOS sera très moderne


C'est un fait : iOS est vieux. A sa sortie en 2007, l'iPhone a tout chamboulé dans le monde de la téléphonie et dans ses grandes lignes, son système d'exploitation est resté le même. Apple doit changer cela.

Et la prochaine version du système pourrait être concernée. Petit retour en arrière : il y a quelques mois maintenant, Apple raccompagnait vers la sortie monsieur Forstall, responsable du design logiciel. C'est lui et son équipe qui ont conçu les grandes lignes d'iOS, cette grille fixe, ces notifications peu utilisées et toutes ces applications qui avaient pour but de ressembler à des objets du quotidien. Désormais, c'est le grand John Ive qui est en charge de la conception logicielle, lui qui est déjà responsable du design des produits Apple. 
Vous connaissez la philosophie du bonhomme : créer des choses épurées et fonctionnelles, utilisables par le plus grand nombre et surtout, parfaitement adaptées à la tâche que l'on demande d'elles. On n'imagine donc pas qu'iOS puisse rester une version de plus dans cet état : Ive aux commandes, tout sera remis à plat. Et c'est d'ailleurs bien d'un design « plus plat » dont il est question dans la déclaration d'une source du Wall Street Journal. La modernité passe par une épuration des contours et des formes - un peu comme ce qu'a fait Google d'Android 2.3 au thème Holo.
Cela dit, ce n'est pas d'Apple de faire un changement aussi radical : il faut aussi rassurer une base d'utilisateurs colossale. Du coup, la prochaine version devrait conserver beaucoup d'éléments visuels iconiques du système, tout en donnant un coup de jeune à l'ensemble. On ne voit pas disparaître l'organisation en grille par exemple, mais le design des applications pourrait être repensé. Google, par exemple, a fait un travail de génie pour Maps et Gmail sur iOS, qui sont bien plus belles et fonctionnelles que les versions Android. Du coup, on se doute que le résultat sera une savante alliance du savoir-faire maison, des avancées de MacOS et de ce qui se fait de mieux ailleurs. Ce sont les règles du jeu.